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Ayiti

The english language in Haiti

Emmanuel W. VEDRINE

Ecoliers
Écoliers.© P. Giraud

Last year Lemane Vaillant - a subscriber and a very active participant of the Haitian forum: HAITIAN POLITICS, Haitianpolitics@yahoogroups.com - touched on the issue of that English should become “a third official language of Haiti”.

First there is a reality around the world today when they are talking about GLOBALIZATION (but in its good sense for me: the world is one, we are all brothers and sisters and we need A COMMON LANGUAGE to communicate).

In Haiti, we are quite behind on all issues, including APPLIED LINGUISTICS (e.g., the teaching and learning of other languages, the methodologies related…). I am not here to do any commercial for any imperial power whose official language may be ENGLISH. Be clear on that! Not al all!! But instead, I see a COMMON language that can unite all the citizen of the world in terms of EXCHANGE at all levels. The reality is already ENGLISH as most people would propose it. No need to invent a second artificial language as ESPERANTO that has failed the test.

Segundo, having English as “a third official language of Haiti” would not solve the country's problems (which are "mountains behind mountains" as I can quote from a well-know Haitian proverbs) or change the corrupted mind of our leaders and of our bourgeoisie (which are among the worst in the world). BUT ( big one), it would be quite a genuine idea to start THE TEACHING OF ENGLISH FROM ELEMENTARY SCHOOLS IN HAITI (as it is the case for French though the teaching methodology of this one is still quite poor, due to lack of teachers' preparation and government investment in education in general). Our neighbor, the Dominican Republic, is currently trying to work hard on that linguistic issue - opening up to BILINGUALISM (Spanish, English).

E. W. Vedrine. -- Sunday, February 27, 2005.

boule

FEEDBACK:

[«La vérité finit toujours par éclater.Voila qu'aujourd'hui mon tokay (Gérard Bissainthe) jette un pavé dans la marre avec le mot d'immersion. Alors que depuis la création du lycée Pétion (en 1816) et de toutes les écoles primaires et secondaires de la République, le français a toujours été en Haïti une langue d'immersion, il a fallu attendre le début des années 60 au Canada où dans un rapport sur le biculturalisme de ce pays Laurendeau insistait sur l'usage du français dans la fonction publique.

Quelques années plus tard (fin 70 début 80) le Premier ministre Pierre Eliott Trudeau à la suite des Premiers Ministres provinciaux Robert Bourassa et René Lévesque déclarait le français langue officielle du Canada, déclaration inscrite dans la Charte des droits du Canada. Désormais les Anglais de ce pays qui méprisaient la langue de Molière se sont vus obligés d'envoyer leurs enfants dans les classes d'immersion française pour que ces derniers aient la même chance que les francophones de décrocher un emploi à la fin de leurs études.

Natania a été avec Annette Gaudet les deux premières enseignantes du français, langue d'immersion au Nouveau-Brunswick (province canadienne à l'Est du Québec). Elle me faisait quotidiennement des rapports sur les progrès de ce qu'elle appelle ses ‘bouts de choux' (lire garçonnets et fillettes) (6-8ans). Si bien qu'à la fin de l'année j'ai sollicité du ministère de l'Éducation une subvention pour faire une recherche sur ce programme. Coup de massue. Le vocabulaire des petits anglophones était quatre fois supérieur à celui des francophones (dont le français est la langue maternelle) et la vitesse de lecture suivait les mêmes paramètres que ceux fixés pour les élèves francophones de 5eme année.

Si bien que dans mes conclusions de recherche, j'ai proposé au gouvernement provincial d'implanter dans les écoles francophones le programme d'immersion. Alors le petit Jonathan et d'autres anglophones qui parlent couramment à 9-10 ans l'hébreu, l'anglais, le français, sont-ils plus intelligents que les Haïitiens de leur âge? Les petits anglophones qui parlent couramment le français à la fin des études primaires, sont-ils plus intelligents que les petits Haïtiens de leur âge? Si non nous avons sacrifié toute une génération en imposant UN créole dont nous avons massacré les systèmes phonique, graphique, lexicologique, sémantique, grammatical au lieu de respecter nos voisins et tout un continent en imposant l'espagnol dès la première année et l'anglais dès la 4ème année comme deux langues d'immersion.

Quelle euphorie nationale de voir nos jeunes posséder trois langues parfaitement à la fin des études secondaires. Ils sont tellement prisonniers de leur égo que les faits içi rapportés risquent d'être boudés. Dieu soit loué que Tokay nous ait donné la chance de les exposer.»,

Gérard Etienne
Mon, 28 Feb 2005 14:53:05]

boule

[Ne faisons pas les choses à moitié. Surtout faisons-les bien.

par Gérard Bissainthe

Il est clair, je pense, maintenant que la gestion tribaliste de Boniface Alexandre et xenocratiste de Gérard Latortue ont échoué avec éclat. Comme elles se révèlent incapables de s'auto-corriger, alors il va falloir en finir.

Le propos de cet article était d'abord de répondre à l'article (ci-dessous) d'E.W.Vedrine, mais cela m'a entraîné beaucoup plus loin.

Commençons par nous guérir de certaines obsessions la plupart du temps stériles.

Si les États-Unis sont la nation la plus puissante et la plus prospère du monde, c'est grâce à son système de gouvernement et si, parmi les choses toutes imparfaites de notre monde, son système de gouvernement est certainement le moins imparfait de tous les systèmes de gouvernement existants, nous devons essayer de l'imiter.

L'obsession d'établir des langues officielles est une obsession purement stérile et moyenâgeuse. Haïti n'a rien gagné à faire du créole une seconde langue officielle.

Les États-Unis n'ont pas de langue officielle et ils ne s'en portent pas plus mal.

Si enfin nous nous résolvons à imiter les États-Unis par le haut, au lieu de continuer à le faire par le bas, nous ferons la promotion de tout ce qui est bon et le moins coûteux pour le pays.

Une nouvelle langue officielle voudrait dire la traduction dans cette langue de tous les documents officiels existants et à venir. En ce qui nous concerne cela aurait un coût prohibitif.

Ce que nous devons faire c'est utiliser une langue adaptée à chacun de nos besoins précis.

EN CONSÉQUENCE

  1. Puisque, c'est un fait, nous sommes dans le droit français (comme l'État de Louisiane aux États-Unis) utiliser le français comme langue administrative.
  2. Puisque nous sommes, de facto, bi-culturels, avoir deux langues culturelles: le créole et le français.
  3. Puisque dans le monde entier les affaires (et les affaires mènent le monde) se font en anglais avoir une langue d'affaires: l'anglais.
  4. Puisque nous sommes liés à l'Amérique Latine par mille fibres, avoir une langue de communication inter-amérique-latine: l'espagnol.

Cela veut dire

  1. Faisons des économies. Ayons nos documents officiels et administratifs dans une seule langue: le français.
  2. Loin de bouder le français comme deuxième langue culturelle, continuer à l'utiliser avec autonomie, audace et créativité. Mais se méfier de la francophonie officielle (je dis bien officielle) qui n'est qu'un impérialisme déguisé, désuet et stérile. L'argent économisé en évitant de dupliquer nos documents officiels en créole, consacrons-le à une promotion de “l'illustration” de la langue créole: favorisons l'éclosion d'œuvres simples et populaires en créole; et ici vive Languichatte! A bas toutes ces œuvres élitistes et indigestes en créole!
  3. Lancer l'anglais, l'espagnol et une troisième “langue”: l'informatique, dès l'école primaire, en particulier avec la méthode (la seule vraie) de l'immersion.
  4. Créer au niveau de l'enseignement supérieur des filières “tout-anglais” (avec cours en anglais), en particulier dans les disciplines de la gestion. Dans ces filières avec anglais langue première, l'espagnol devrait être langue seconde. C'est dans ces filières surtout qu'il faut créer une avant-garde, un fer de lance, une locomotive qui sorte prioritairement de nos couches populaires actuellement défavorisées (ce sera notre “Affirmative Action”) et qui aille prendre, par la force de ses cerveaux, sans complexe comme sans acrimonie, sa place au sommet de l'économie nationale.

Et encore et encore et encore:
Où trouver l'argent pour tout cela?
MOBILISER LA DIASPORA!

Comment?
La STRUCTURER.

Gérard Bissainthe
Mon, 28 Feb 2005 09:00:01]

boule 

[“…While it is an interesting idea, and I am certainly sympathetic to the idea of a language for international communication, I think that for Haiti, at the moment, when the majority of the population is functionally illiterate in their first language, and - as the writer points out - even French, which is the main language of instruction, is badly taught and poorly mastered, there is no need to start teaching English in the primary schools.

Also, studies in Canada and other countries have shown that beginning a language in primary school is not necessarily an advantage - children actually achieve better results in the long run when they begin a language at about 10 or 11 years old (near the end of primary school/beginning of the first cycle of secondary school). So I don't think I would endorse his idea, who ever he is - we need to sort out the whole French/Creole problem and get the population literate in at least one language before starting another.

Right now, it seems that many kindergartens and nursery schools are starting English classes for their students, at the demand of the parents, but this seems to be a 'snob' thing, and is only done in the expensive schools. Another problem: where would all the English teachers come from? If we don't even have enough teachers who are competent to teach English in secondary schools, who is going to teach it in primary schools?”

Susan
Tuesday, March 1, 2005 1:53 AM]

boule   boule   boule   

Emmanuel W. Védrine
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P.O.B. 255962
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