Roland MORISSEAU, né à Port-au-Prince (Haïti). A vécu à Montréal depuis 1965 où il enseigna le Français.  A publié à Port-au-Prince, sa ville natale, Cinq poèmes de reconnaissance (1961), Germination d’espoir (1962), Clef du soleil (1963). Il a aussi participé aux mouvements culturels de son pays en fondant avec Anthony Phelps, Davertige, Serge Legagneur, René Philoctète et autres amis des cénacles Samba et consorts, Haïti-Littéraire. Il écrivit dans plusieurs journaux et revues d’Haïti, du Québec et de France. En 1979, aux Éditions Nouvelle Optique, il fit sortir La chanson de Roland (poésie), à Montréal.  Et plus tard, La promeneuse au jasmin (Éditions Guernica, Montréal, 1988); puis l’ultime recueil Poésie (1960-1991), encore sorti chez Guernica en 1993. Roland Morisseau, poète charitable et généreux, est décédé le mercredi 28 juin 1995, à l’âge de 62 ans.

La promeneuse au jasmin

Arbre ma rafale quotidienne
saillie verbeuse de la corde rémanente
d’un ciel l’autre le signe se meurt
de mort immense comme un écho
pitié pour la source et pitié pour la racine
au port du prince voici la mort cavale
Ô nuit de jasmin nuit souveraine et nue
où délira délire sa délivrance
autour d’obsédantes mangroves
parmi les loas qui promulguent le dessein
et abreuvent le code et la séquence
vols d’oiseaux tentaculaires
à hauteur de l’amer
forez massivement nos chants
la mort fuit esseulée
au moment où le dit du rite
à la lisière s’irrite de la pulpe et des horloges
(…)
                                        (La promeneuse au jasmin)

 

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 Viré monté